Introduction

Cela fait un an que j'y songe, et je me lance enfin.

Je viens d'installer Ghost sur mon VPS.
Je le découvre tout juste et ce logiciel semble faire le taff. Une interface simple, peu encombrée. Il est facile d'écrire du contenu et le logiciel simple à installer.
Seul bémol, le thème par défaut faisait des appels à code.jquery.com.
Pour contourner le problème, j'ai simplement téléchargé le thème, et l'ai modifié pour intégrer jQuery localement. Problème réglé.

Donc voilà. Je me retrouve face à cette page, finalement prêt pour introduire mon blog.

Je ne sais exactement combien de directions ce blog prendra mais dans un premier temps, je parlerai essentiellement d'intimité, d'hygiène et d'éthique numérique.
Au fil des dernières années, j'ai écumé de nombreux sites et ai entamé quelques lectures traitant de l'impact de la technique sur l'humain et les sociétés humaines. Ce blog sera l'un des fruits d'années de recherches sur ce sujet. Il aura pour vocations de partager mes connaissances en la matière et j'essaierai aussi souvent que possible d'étayer mes dires avec les sources. Je ne vous cacherai pas que l'entreprise est difficile, je n'ai commencé à rassembler une partie de celles-ci sur mon Shaarli que trois ans auparavant et mes recherches (personnelles, au début), sur le sujet ont commencé bien avant.

C'est d'ailleurs intéressant, je pense, d'analyser comment j'en suis parvenu à m'intéresser au sujet.

À l'époque propriétaire de mon propre site internet, dont la publicité me rapportait suffisamment d'argent pour ne pas m'inquiéter du lendemain, j'alternais entre voyages tous les six mois, visites auprès de mes amis et mon ordinateur.
Sur ce dernier, mes activités se concentraient autour de l'administration de mon site (une heure par jour, au début. 5 minutes à la fin, une fois que j'avais automatisé toutes les tâches et que je n'avais qu'à surveiller les routines), les discussions en ligne avec la communauté de mon site, et les jeux-vidéos.
J'étais un gros joueur. Un sacré gros joueur. Notamment de MMORPG où j'avais rejoint une équipe dite Hardcore, dont les ambitions étaient élevées et demandaient une discipline quasi-militaire en jeu.
Durant les périodes où j'étais à la maison, mon premier réflexe lorsque je me réveillais était de regarder un écran — mon ordinateur ou mon smartphone, selon mes priorités numériques. Je passais ensuite tout mon temps sur l'ordinateur, et ne me couchais qu'une fois totalement épuisé, certain de m'endormir directement, ou juste après un épisode de South Park ou Kaamelott.
Depuis que je suis petit, je suis scotché aux consoles et ordinateurs. Ce que je raconte ici a été mon train de vie pendant de nombreuses années.

Le déclencheur de mon évolution a été une série de conversations avec un des membres de la communauté de mon site. Au travers de ces nombreuses discussions, il me questionnait sur mon rapport au jeu-vidéo. Pourquoi est-ce que j'y jouais ? Qu'est-ce que je ressentais en y jouant ? Et si...

... et si ce que je ressentais en y jouant était construit, pensé ? Et si le jeu-vidéo auquel je jouais était conçu pour me rendre addict à celui-ci ?

Ces questions, lorsqu'il me les a posées, lui valu dans un premier temps une série d'insultes (amicales) de ma part. Comme à chaque fois, à l'époque — et encore un peu aujourd'hui —, je répondais d'abord par la négative lorsque l'on essayait de remettre en question ma façon de vivre, puis au fil des jours je laissais l'idée germer en moi. J'ai donc réfléchi sur la question. Quel impact avait les jeux-vidéos sur moi ? Avec le temps, je compris que le jeu-vidéo (L'exellente série Dopamine, d'Arte, traite du sujet) générait des pulsions et nous poussait à les évacuer en jouant, créant ainsi un cycle de dépendance.

Je n'ai pas réfléchi très longtemps à ce rapport au jeu-vidéo. Pendant cette période, je commençais à moins y jouer et sortais plus souvent. Je commençais à ressentir le besoin de vivre réellement ma vie au lieu de rester devant un écran.

Cependant, dans le même temps, mon ami me fit part d'autres remarques.
Il m'expliqua qu'il n'utilisait pas YouTube. Pas du tout. Il passa une heure à m'expliquer pourquoi les algorithmes de recommandation de vidéos promeuvent la violence et le complot et que l'expérience utilisateur du système de commentaires est conçue pour encourager le conflit.
Puis il me parla de profilage, traçage et m'orienta vers quelques pistes.
Il m'expliqua en quoi les bulles filtrantes limitent la capacité d'évoluer, en nous empêchant de rencontrer la différence.

Au cours des semaines suivantes, j'accumulais les articles décriant l'enjeu des outils numériques et leur impact, notamment celui du smartphone.
Comment via l'accéléromètre d'un iPhone de 2011, posé sur son bureau, il était possible de reconnaitre avec 80% de précision les touches tapées sur le clavier de son ordinateur. Aujourd'hui — et je viens de le découvrir — une technique utilisant le Wi-Fi permet de reconnaitre les touches tapées au clavier avec une précision supérieure à 96%.
Ce même Wi-Fi permettant de détecter des personnes en mouvement à travers les murs.
J'appris comment nous sommes traqués en permanence et que ce fameux smartphone représente l'espion par excellence. Utilisant ses capteurs, il collecte et envoie des données en permanence.

Fait amusant, mon ami m'expliquait qu'il refusait d'être pris en photo et n'acceptait aucun smartphone dans sa maison. Lorsqu'un ami lui rendait visite, il déposait son smartphone à l'entrée.
Nous avons dialogué ensemble sur internet durant plusieurs années et pourtant, il a toujours refusé de dévoiler son identité (même si je parvins à grappiller des infos ci et là) ou même ne serait-ce que son âge.

Après ces découvertes, je finis par vendre mon smartphone à ma cousine (lui évitant ainsi d'en acheter un neuf) et décida de ne plus avoir de téléphone. J'ai passé les trois années suivantes sans téléphone et je compte bien écrire une note de blog à ce sujet.

Dans le même temps, j'installa uBlock Origin sur mon Firefox ainsi qu'un script permettant d'éviter d'utiliser les CDN de Google.
J'avais ouvert les yeux et il n'était plus possible de faire retour en arrière. Il me fallait m'informer, encore et toujours plus, afin de mieux comprendre le désastre et comment m'en protéger.

Ma prise de conscience a eu lieu il y a cinq ou six ans et depuis, j'ai énormément appris sur le sujet.
Aujourd'hui, j'ai une vision claire de ce que représente l'enjeu du numérique.
En quoi la période que nous vivons, qui me semble être charnière entre deux ères, définira probablement le monde que nous léguerons aux futures générations.

Alors je vais essayer.
Je vais essayer de transmettre tout ça. Mon expérience, mes perceptions, mes idées et mes idéaux. Je vais essayer de donner quelques clés pour comprendre en quoi l'avenir a des chances de continuer son ascension vers des dystopies similaires à celles que nous offre Alain Damasio (dans La Zone du Dehors, Les Furtifs, ou Aucun Souvenir Assez Solide). Mais aussi pourquoi, et surtout comment, il est possible d'avancer vers un avenir radieux, plus humain, social et écologique.

Je n'ajouterai pas de services externes pour permettre de commenter (comme Disqus) donc n'hésitez pas à me contacter par courrier électronique ou via Mastodon si vous avez des remarques.

J'espère que vous prendrez plaisir à me lire.